S'entrainer
Vous lanceriez-vous dans un marathon sans jamais avoir fait de footing ? Dans un match de boxe sans jamais avoir appris à donner un coup de poing ? Et bien ce qui est valable pour l'exercice physique l'est tout autant pour l'exercice intellectuel : un esprit vif et structuré demande de l'entraînement et de la discipline, un travail régulier et adapté.
S'il est nécessaire de bien connaître son cours pour réussir, il est tout aussi important de s'entraîner régulièrement pour apprendre à organiser sa pensée, analyser un sujet, construire un plan, argumenter, repérer les failles logiques de son raisonnement, trouver et utiliser des exemples, exposer clairement ses connaissances... Voici donc quelques pistes pour vous entraîner, qui sont plutôt là pour vous indiquer la façon de procéder que pour constituer un ensemble complet et suffisant. A vous aussi de créer vos propres exercices, ou de les rendre plus intéressants en les faisant à plusieurs !
ANNALES :
Vous trouverez en suivant ce lien les annales du bac philo de 1996 à 2021, afin de trouver facilement des sujets type bac pour vous entraîner. Utilisez les index au début des documents pour trouver tous les sujets sur une notion ou tous les textes d'un auteur. Regardez aussi les textes et dissertation qui sont dans le manuel, notamment les sujets guidés proposés pour chaque notion.
S'il est nécessaire de bien connaître son cours pour réussir, il est tout aussi important de s'entraîner régulièrement pour apprendre à organiser sa pensée, analyser un sujet, construire un plan, argumenter, repérer les failles logiques de son raisonnement, trouver et utiliser des exemples, exposer clairement ses connaissances... Voici donc quelques pistes pour vous entraîner, qui sont plutôt là pour vous indiquer la façon de procéder que pour constituer un ensemble complet et suffisant. A vous aussi de créer vos propres exercices, ou de les rendre plus intéressants en les faisant à plusieurs !
ANNALES :
Vous trouverez en suivant ce lien les annales du bac philo de 1996 à 2021, afin de trouver facilement des sujets type bac pour vous entraîner. Utilisez les index au début des documents pour trouver tous les sujets sur une notion ou tous les textes d'un auteur. Regardez aussi les textes et dissertation qui sont dans le manuel, notamment les sujets guidés proposés pour chaque notion.
niveau 1 : Les bases
1. Analyser une notion
En philosophie, il faut apprendre à analyser des notions souvent confuses en concepts bien définis. Il faut prendre l'habitude de travailler avec des idées abstraites, c'est-à-dire des idées générales qui s'appliquent à un grand nombre de cas particuliers et permettent de les comprendre et de les expliquer. La notion de désir, par exemple, bien analysée, permet de décrire et de comprendre des phénomènes concrets comme le sentiment amoureux que j'éprouve pour ma voisine, mon ambition de devenir commando-parachutiste ou dresseur de zèbres, ou encore cette envie de brioche au Nutella à laquelle j'essaye tant bien que mal de ne pas céder. C'est par l'usage des concepts que l'on peut passer de l'énumération des cas particuliers à un discours de portée générale sur ce que ces cas ont de commun, et ainsi bâtir un raisonnement. Il faut donc apprendre à analyser et définir de telles notions (dans une question de dissertation comme dans un texte).
Voici une liste de notions (vous pouvez prendre toutes celles du programme, et bien d'autres) :
Le désir - La mort - La solitude - L'injustice - L'amitié - La certitude - La volonté - La liberté - Le pouvoir - Le devoir - Le doute - L'autorité - La passion - Le travail - La jalousie - L'ignorance - La responsabilité
a) Regardez cette vidéo de méthode qui expose les bases de l'analyse des notions.
b) Pour chacune des notions ci-dessus, poussez au maximum le travail d'analyse en suivant ces différentes méthodes.
Cherchez à chaque fois si vous pouvez identifier au brouillon :
- les expressions / usages courants
- différents cas concrets
- les concepts proches / opposés
- les différents sens ou ambiguïtés de la notion
- les paradoxes ou difficultés que pose la notion
c) Essayez de rédiger pour chaque notion une définition générale de la notion, et si nécessaire une distinction claire entre les différents sens de cette notion que vous avez dégagés. Attention aux définitions circulaires : "Le bonheur c'est être heureux" n'est pas une définition, puisque si on ne sait pas ce qu'est le bonheur on ne sait pas non plus ce qu'est être heureux.
A plusieurs : Faites cet exercice à 2 ou à 3, en réfléchissant chacun de votre côté avant de comparer vos réponses. Regardez ce que vous avez en commun, ce que les autres ont vu qui vous manquait, et les stratégies efficaces que vous pouvez leur emprunter - ou leur apprendre.
En philosophie, il faut apprendre à analyser des notions souvent confuses en concepts bien définis. Il faut prendre l'habitude de travailler avec des idées abstraites, c'est-à-dire des idées générales qui s'appliquent à un grand nombre de cas particuliers et permettent de les comprendre et de les expliquer. La notion de désir, par exemple, bien analysée, permet de décrire et de comprendre des phénomènes concrets comme le sentiment amoureux que j'éprouve pour ma voisine, mon ambition de devenir commando-parachutiste ou dresseur de zèbres, ou encore cette envie de brioche au Nutella à laquelle j'essaye tant bien que mal de ne pas céder. C'est par l'usage des concepts que l'on peut passer de l'énumération des cas particuliers à un discours de portée générale sur ce que ces cas ont de commun, et ainsi bâtir un raisonnement. Il faut donc apprendre à analyser et définir de telles notions (dans une question de dissertation comme dans un texte).
Voici une liste de notions (vous pouvez prendre toutes celles du programme, et bien d'autres) :
Le désir - La mort - La solitude - L'injustice - L'amitié - La certitude - La volonté - La liberté - Le pouvoir - Le devoir - Le doute - L'autorité - La passion - Le travail - La jalousie - L'ignorance - La responsabilité
a) Regardez cette vidéo de méthode qui expose les bases de l'analyse des notions.
b) Pour chacune des notions ci-dessus, poussez au maximum le travail d'analyse en suivant ces différentes méthodes.
Cherchez à chaque fois si vous pouvez identifier au brouillon :
- les expressions / usages courants
- différents cas concrets
- les concepts proches / opposés
- les différents sens ou ambiguïtés de la notion
- les paradoxes ou difficultés que pose la notion
c) Essayez de rédiger pour chaque notion une définition générale de la notion, et si nécessaire une distinction claire entre les différents sens de cette notion que vous avez dégagés. Attention aux définitions circulaires : "Le bonheur c'est être heureux" n'est pas une définition, puisque si on ne sait pas ce qu'est le bonheur on ne sait pas non plus ce qu'est être heureux.
A plusieurs : Faites cet exercice à 2 ou à 3, en réfléchissant chacun de votre côté avant de comparer vos réponses. Regardez ce que vous avez en commun, ce que les autres ont vu qui vous manquait, et les stratégies efficaces que vous pouvez leur emprunter - ou leur apprendre.
2. Argumenter : construire un raisonnement par syllogisme
Vous avez déjà été amenés à argumenter pour défendre vos opinions face à vos amis, vos parents, vos professeurs... La philosophie implique d'apprendre à argumenter correctement, c'est-à-dire sans erreur ni faute logique, et de façon convaincante. Il ne suffit pas de persuader son auditoire comme un avocat doit persuader un jury : il faut le convaincre par la force de votre démonstration.
a) Lisez cette présentation du raisonnement par syllogisme.
b) Faites les exercices suivants pour apprendre à construire un raisonnement :
- Exercice 1
- Exercice 2
c) Reprenez les textes travaillés en cours, et essayez d'en reformuler les principaux arguments sous forme de syllogismes.
A plusieurs : Faites cet exercice à 2 ou à 3, en réfléchissant chacun de votre côté avant de comparer vos réponses. Cherchez à tester les démonstrations les uns des autres pour voir si elles résistent. Comparez-les pour voir si l'une est meilleure / moins bonne, et pourquoi.
3. Choisir ses exemples
Un exemple ne suffit jamais à démontrer une proposition, mais il n'est pas non plus purement décoratif : un exemple bien choisi et analysé à l'aide des concepts préalablement définis permettra de montrer la pertinence de ces concepts. Ils "fonctionnent", ils permettent de décrire de façon pertinente la réalité et d'expliquer des cas concrets. Un exemple paradoxal ou étonnant que l'on cherche à expliquer permettra d'introduire une idée de façon problématisée. Sachez les choisir : un cas problématique, d'actualité, comportant des enjeux importants est préférable à un exemple trivial ou très improbable. Un exemple historique, littéraire, cinématographique ou tiré de la mythologie est évidemment un plus : cherchez dans votre culture personnelle ! (Vous pouvez penser par exemple aux grands récits comme Star Wars ou Le seigneur des anneaux, qui fourmillent d'exemples de choix moraux, de relations amicales ou conflictuelles, d'actes justes ou injustes, de jeux de pouvoir...)
a) Cherchez le meilleur exemple possible pour exposer chacune des idées suivantes (vous pouvez aussi prendre celles de l'exercice 2) :
- Nos sens sont trompeurs.
- Le développement de la technique est un danger pour l'homme.
- On (ne) peut vivre heureux dans l'illusion.
- L'imagination est nécessaire à l'homme.
- Sans mémoire, nous n'aurions pas d'identité.
- La soif de vengeance produit l'injustice.
- La liberté s'obtient souvent par la violence.
- La recherche de la vérité implique de renoncer à ses croyances.
- Nul ne fait le mal volontairement.
- Un homme qui a commis une faute peut toujours se racheter.
- Tout homme dissimule une part obscure de lui-même.
b) Rédigez votre exemple en 5 lignes environ, en montrant avec précision comment il met en évidence l'idée défendue.
A plusieurs : Faites cet exercice à 2 ou à 3, en réfléchissant chacun de votre côté avant de comparer vos réponses. Cherchez à chaque fois si l'un est plus pertinent que l'autre (et pourquoi), ou si ils éclairent des aspects différents de la thèse défendue.
4. Faire des distinctions conceptuelles
En philosophie il souvent plus fécond de chercher ce qui distingue, ce qui différencie deux notions ou deux phénomènes que ce qui les rapproche. C'est ainsi que l'on forge des outils conceptuels précis, qui permettent une explication riche et nuancée du monde, et que l'on évite de tout confondre.
Cherchez ce qui distingue les concepts suivants :
En philosophie il souvent plus fécond de chercher ce qui distingue, ce qui différencie deux notions ou deux phénomènes que ce qui les rapproche. C'est ainsi que l'on forge des outils conceptuels précis, qui permettent une explication riche et nuancée du monde, et que l'on évite de tout confondre.
Cherchez ce qui distingue les concepts suivants :
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5. Identifier les faiblesses d'un raisonnement et formuler une objection
Pour chacun des arguments ci-dessous, formulez une objection valable qui mette en évidence une incohérence du raisonnement, un contre-exemple ou un argument défendant la thèse strictement opposée.
a) Jamais un homme malveillant ne peut m'apprendre quelque chose sur moi-même, car tout ce qu'il dira, il le dira pour me nuire.
b) Une société juste doit être égalitaire en toute chose, car aucun homme n'a plus de valeur qu'un autre, et par conséquent chaque homme doit avoir le même rang, les mêmes richesses, les mêmes responsabilités que tous les autres.
c) "Maintenant habitue-toi à la pensée que la mort n'est rien pour nous, puisqu'il n'y a de bien et de mal que dans la sensation et la mort est absence de sensation. Par conséquent, si l'on considère avec justesse que la mort n'est rien pour nous, l'on pourra jouir de sa vie mortelle." (Epicure, Lettre à Ménécée)
d) "On jouit moins de ce qu'on obtient que de ce qu'on espère, et l'on n'est heureux qu'avant d'être heureux. En effet, l'homme avide et borné, fait pour tout vouloir et peu obtenir, a reçu du ciel une force consolante qui rapproche de lui tout ce qu'il désire, qui le soumet à son imagination, qui le lui rend présent et sensible, qui le lui livre en quelque sorte, et pour lui rendre cette imaginaire propriété plus douce, le modifie au gré de sa passion." (J.-J. Rousseau, La Nouvelle Héloïse)
e) Tout ce qui est scientifiquement possible doit être réalisé sans égard pour la question du bien et du mal, car tôt ou tard quelqu'un finira par le faire, et l'on n'aura alors réussi qu'à retarder le progrès de la science.
f) Nul n'est responsable des conséquences de ses actes, car nul ne peut prévoir l'avenir, ni connaître toutes les circonstances qui entourent son action, ni anticiper tout ce qui pourrait se produire. Or, nous ne pouvons pas être responsables de ce que nous ne pouvons ni connaître ni prévoir.
Pour chacun des arguments ci-dessous, formulez une objection valable qui mette en évidence une incohérence du raisonnement, un contre-exemple ou un argument défendant la thèse strictement opposée.
a) Jamais un homme malveillant ne peut m'apprendre quelque chose sur moi-même, car tout ce qu'il dira, il le dira pour me nuire.
b) Une société juste doit être égalitaire en toute chose, car aucun homme n'a plus de valeur qu'un autre, et par conséquent chaque homme doit avoir le même rang, les mêmes richesses, les mêmes responsabilités que tous les autres.
c) "Maintenant habitue-toi à la pensée que la mort n'est rien pour nous, puisqu'il n'y a de bien et de mal que dans la sensation et la mort est absence de sensation. Par conséquent, si l'on considère avec justesse que la mort n'est rien pour nous, l'on pourra jouir de sa vie mortelle." (Epicure, Lettre à Ménécée)
d) "On jouit moins de ce qu'on obtient que de ce qu'on espère, et l'on n'est heureux qu'avant d'être heureux. En effet, l'homme avide et borné, fait pour tout vouloir et peu obtenir, a reçu du ciel une force consolante qui rapproche de lui tout ce qu'il désire, qui le soumet à son imagination, qui le lui rend présent et sensible, qui le lui livre en quelque sorte, et pour lui rendre cette imaginaire propriété plus douce, le modifie au gré de sa passion." (J.-J. Rousseau, La Nouvelle Héloïse)
e) Tout ce qui est scientifiquement possible doit être réalisé sans égard pour la question du bien et du mal, car tôt ou tard quelqu'un finira par le faire, et l'on n'aura alors réussi qu'à retarder le progrès de la science.
f) Nul n'est responsable des conséquences de ses actes, car nul ne peut prévoir l'avenir, ni connaître toutes les circonstances qui entourent son action, ni anticiper tout ce qui pourrait se produire. Or, nous ne pouvons pas être responsables de ce que nous ne pouvons ni connaître ni prévoir.